Il
n'y a plus d'urgence. Ou peut-être que si. Je ne
sais plus. On dit que la planète est sur le point de mourir noyée,
étouffée, maltraitée, mal-aimée. En espagnol, on dit : le
planète et la lait.
Dans mon pays, planète
est féminin et lait, masculin.
Est-ce que ce fait de langue influence notre relation avec la
planète? Pourquoi sommes-nous enveloppés dans une pellicule de
plastique au point de perdre le contact avec la terre, au point de ne
plus savoir ce que que nous sommes en train de faire ni pourquoi?
Nous ne savons pas pourquoi nous passons toutes ces heures enveloppés
dans un film, noyés dans les histoires que nous nous racontons, que
nous nous laissons raconter. Tous les jours, de tous côtés, une
multitude d'informations, d'images, de publicités, pour que nous
achetions le bonheur. Qu'est-ce que le bonheur? On nous dit que c'est
un yogourt, une voiture, un parfum, une assurance-vie. Assurance-vie
ou assurance-mort? Qu'est-ce que le bonheur?