Tu choisiras avec soin un prénom pour ton enfant. Tu t’appliqueras à lui faire oublier l’absence du père. Tu tairas ton histoire comme nous la taisons tous. Tu esquiveras les questions. Inventeras une version modifiée plus facile à raconter. Et ton enfant ne connaîtra jamais la vérité. Ne sentira que le malaise. Que de l’embarras devant les demi-vérités et les récits mensongers. Et puis, il y aura toujours la publicité pour l’aider à s’évader. Consommer pour mieux s’oublier.
Extrait de Le bonheur est-il...