Ce micro-récit a été écrit dans le cadre du Concours de nouvelles de Radio-Canada, 2011.
13 février, 6hAM. Dix ans de on-va-chez-toi-ou-chez-moi et jamais l’ombre d’une fleur ou d’un parfum! C’en est assez ! Marianne allonge le bras et cherche à tâtons le précieux portable sur la table de chevet. Fiévreusement, elle tape : « Je ne supporte plus ton absence de romantisme. C’est terminé ! » Voilà, c’est fait ! Il comprendra ! Imaginant son Patrick les bras chargés de roses, Marianne se rendort tranquillement.
14 février, 21h. Pas de fleurs ! Pas de messages ! Pas de Patrick ! Ça ne lui ressemble pas. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’elle utilise la technique du C’est terminé avec lui, technique qui a toujours donné d’excellents résultats. Il aurait préféré abandonner la relation plutôt que de faire ce tout petit compromis ?
22h. Déboussolée, Marianne enfile son manteau et se dirige vers leur café, sachant que l’homme n’y sera pas puisqu’il travaille à l’autre bout de la ville. Une fois assise à leur table, Marianne commande l’habituel café, essayant de dissimuler sa mauvaise humeur. Promptement, le serveur réapparaît avec son café et un grand vase rempli d’eau. « C’est de la part de Patrick. », dit-il. « Qu’est-ce que ça signifie ? », demande Marianne. « Il a aussi laissé cette enveloppe. » Elle prend l’enveloppe, l’ouvre rapidement, et lit : « Les fleurs se fanent, reste l’eau. L’eau de ton corps, l’eau de mon cœur. Les larmes ne sont que de l’eau. Ô source de vie. »