15 ene 2017

Guerrier de lumière

Je meurs
Je meurs
Et je le vois naître

Il a perdu la liberté
De la nuit
Sauvage

Le jour l'appelle
Comme il ne l'a jamais appelé

Cependant
Il ne me voit pas encore

Son corps a perdu
Tout ce qu'il avait de superflu
Dans son pantalon
Rouge comme le sang
Il s'élance
S'élance
Vers des lendemains
Où sa voix d'or et de velours
N'aura plus peur
De murmurer des mots tendres

Le guerrier de lumière
S'en va à la guerre
Avec son pantalon rouge sang
Et sa veste bleue

Sa voix s'est adoucie
Ses gestes ralentis ont perdu l'innocence
De la première jeunesse

Cependant il ne me voit pas encore

Je le laisse partir à l'aube
Sans savoir si je le reverrai

Hésitant sous sa veste bleue
Il me salue à peine
Ses lèvres effleurant les miennes
Dans un geste machinal

Le guerrier de lumière
S'en va à la guerre
Et me salue à peine

Sous sa veste bleue
Un petit gilet blanc
Qui rappelle celui d'un enfant
Son seul gilet pare-balles
Un petit vêtement d'enfant
Que l'on retrouvera un jour
Sur le champ de bataille troué de balles
Sa maman morte depuis longtemps
Recevra le guerrier tombé au champ

Nos longs doigts se sont enlacés
Il y a à peine quelques instants
Maintenant il part
Et me regarde sans me voir

Je meurs
Je meurs
Pendant que je le regarde naître

Il a vaincu la nuit noire
Des alcools sans lendemains
Il deviendra un homme

Il deviendra un homme
Emportant avec lui
Son parfum
Et toutes nos nuits

©Denise Blais
Valencia, novembre 2015

6 ene 2017

Citation de Camus

Ma patrie, c'est la langue française.
                                    Albert Camus